L’association Emmaüs-Fougères (Ille-et-Vilaine) mène chaque année quatre actions de solidarité avec une association. En mai 2023, c’est l’association Itinérance Sud Manche qui a été proposée comme bénéficiaire par Geneviève Ruault, responsable de la boutique Emmaüs d’Avranches (Manche). « J’ai proposé que nous aidions cette association humanitaire, dont le but est notamment d’apporter une aide humaine aux populations migrantes « , explique Geneviève Ruault.
Une association qui vient en aide aux migrants
Pour Itinérance Sud Manche, cette aide de 500 € est la bienvenue. « Nous accueillons des migrants dans une maison prêtée par le diocèse à Carolles et quatre appartements à Avranches. Les charges de chauffage notamment ont fortement augmenté « , indique Martine Lavalette, présidente d’Itinérance Sud Manche. « L’association effectue aussi beaucoup de trajets en voiture pour rencontrer des avocats à Caen, pour se rendre à la préfecture de Saint-Lô, pour accompagner des migrants dans leur ambassade ou leurs démarches à Paris. Nous effectuons environ 4 000 km par an en voiture » .
« Le don d’Emmaüs Fougères est aussi symptomatique de la synergie existant entre les associations de solidarité. Nous nous croisons souvent avec Emmaüs, le Secours catholique et les Restos du Cœur par exemple. Ces rencontres permettent d’échanger entre nous sur nos activités et de mieux se connaître. »
Une équipe de cricket en projet
Afin de créer du lien social, Itinérance Sud Manche a pour projet de créer une équipe de cricket avec les migrants afghans. Par ailleurs, une quinzaine de personnes cultive une parcelle de 400 m² dans les jardins familiaux. En plus de consommer le fruit de leur jardinage, les personnes accueillies peuvent échanger avec les autres jardiniers.
Venez soutenir Itinérance Sud Manche à Carolles jeudi 4 mai de 9h à 13h : vente d’objets artisanaux : petites poupées anti-soucis: des « amigurimis », marque-pages à l’aquarelle, porte-clefs, cartes, objets divers…. et aussi des petites plantes.
Pour aider Itinérance à héberger une famille sur Carolles et à payer les charges de nos 4 logements sur Avranches
Repas et musique brésilienne à Carolles: Avec Duda Vale et Benjamin de Saint Léger au bar associatif Almarita, à partir de 19h
Il faut réserver pour le repas, il n’y a que 30 places. 10€ le repas.
Mais pour le concert, l’entrée est libre, recette au chapeau. almarita.carolles@gmail.com Tél et SMS 06 95 58 76 23/ 06 01 20 02 04
Ceux qui le souhaitent peuvent apporter un dessert à partager ( si possible d’un autre pays comme pour les 10 ans ).
Le même vendredi 21 Avril à partir de 20h, repas+ Bal Folk Irlandais à L’Ecurie de Genêts
Soirée animée par le groupe de musiciens Pirouette , qui avait déjà participé aux 10 ans de l’association en Septembre. Le groupe jouera durant le repas qui sera suivi par un bal folk irlandais, le chapeau sera intégralement reversé à l’association Itinérance Sud Manche.
Il est possible de réserver pour le repas (environ 16 euros) auprès d ‘Antoine de la Motte au 06 07 74 18 91 et/ou de venir danser et/ou d’écouter de la musique après le dîner (au chapeau).
Notre soirée cinéma de lundi 12 septembre à Carolles a connu un beau succès, puisque 154 personnes ont pu assister à la séance du « Chant des Vivants« , rapportant le magnifique et généreux projet de l’association Limbo qui permet à de nombreux étrangers transméditerranéens d’exorciser les souffrances de l’exil par les mots mis en musique. La réalisatrice Cécile Allégra a développé les modalités de ce projet et surtout dénoncé le trop grand silence – parfois le cynisme- des politiques face à cet assassinat collectif: nous (i.e. l’occident) ne pourrons pas dire « nous ne savions pas » et il faudra bien un jour rendre des comptes aux enfants et descendants de ces trop nombreuses victimes. Voir plus bas le dossier de presse du film « le Chant des vivants »
Au total, 350€ ont été donnés à Limbo par ISM, la LDH et Ciné-Parlant, coorganisateurs. Les frais de déplacement de Mme Allégra ont été également défrayés. Merci à tous pour votre soutien.
ISM fête ses 10 ans , le programme de la suite: Samedi 17 septembre à partir de 15h
dans la Salle des Associations, 59 rue de l’église, Saint Senier-sous-Avranches Histoire de l’association Témoignages Lectures Courts métrages Rencontres A 20h30 Soirée « Musiques du monde » et bal folk animé par Pirouette Entrée libre
Pour Samedi 17, il n’y a plus de réservation possible pour le repas, nous avons déjà une liste d’attente. Vous pouvez par contre nous rejoindre à 20h30 pour la soirée musicale.
Un hommage musical de Martine Lavalette, présidente d’Itinérance Sud Manche:
« Classique: Les basses obstinées »
Et de Marie-Claire Evariste, secrétaire d’ISM et ancienne bénévole d’Itinérance Cherbourg:
« Nous avons appris dans la journée de Mardi 12 Mai 2020 la mort bouleversante de Jean Dussine, président d’Itinérance, association de Cherbourg qui œuvre depuis plusieurs années pour la prise en charge juridique, sociale et culturelle des déboutés de la demande d’asile à Cherbourg. Jean a été assassiné dans son sommeil par un jeune Afghan de 20 ans, qui s’est introduit chez lui et l’a violemment frappé avec une barre de fer. Une enquête déterminera les motivations de cet individu. Jean est mort immédiatement.
Entré en 2015 à Itinérance, il en a pris la présidence en Mars 2016 et a travaillé à construire une « relation pacifiée », selon Benoît Arrivé, maire de Cherbourg- en- Cotentin, entre la mairie et les exilés sur l’agglomération Cher bourgeoise. Cette disponibilité auprès des exilés, c’était sa vie, il était leur « père », il les appelait « mes gars », ces six à huit exilés aux parcours très divers qu’il hébergeait à plein temps dans sa grande maison, battue par les embruns marins de Bretteville en Saire. Il y a quelques jours encore, il appelait sur son mur Facebook pour un retour déconfiné à la plage, où il initiait des parties de cricket et des balades iodées pour tous ces gars égarés, isolés, bousculés trop jeunes par la vie, la guerre, la violence. Auprès de Jean, ils retrouvaient la stabilité, ils reprenaient espoir, ils croyaient de nouveau en un avenir digne. Tous les jours, été comme hiver, Jean travaillait à la reconnaissance administrative des droits des étrangers désireux de s’installer en France ; pas un jour sans les accompagner à la préfecture de St Lô ou à l’OFII de Caen pour expliquer et traduire leurs demandes , la voiture toujours pleine ; pas un jour sans passer au camp-squat de Cherbourg pour apporter l’eau, le bois, le matériel, pour soigner les pieds, pour soulager les peurs de ces jeunes, parfois âgés de seulement quinze ans, perdus dans la violence de l’accueil que leur donne trop souvent la France, et toujours avec son grand rire, sa gentillesse, sa générosité, son humanité authentique, tellement évidente et inhérente à sa personne. « Monsieur Jean » était la bonté incarnée, la tolérance inconditionnelle, le refuge ultime de l’errance migratoire. « Qui suis-je, moi », disait-il, « pour faire la différence entre telle ou telle personne ? Ce que je vois, c’est un homme fatigué, qui n’a pas à être à la rue parce qu’il a été obligé de fuir son pays… ». Son combat principal, c’était le droit à des conditions de vie dignes, tout simplement, ce que tout être humain revendique légitimement pour lui et ceux qui vivent autour de lui. C’est quelqu’un qui forçait l’admiration, un Abbé Pierre du Nord-Cotentin… Les souvenirs se bousculent à son évocation, les anecdotes sont trop nombreuses, chacun en a à rapporter, oui, je crois qu’on pourrait écrire un livre racontant son action bienfaisante et politique.
C’est évidemment une immense perte pour les migrants du nord-Cotentin, mais aussi pour l’association qu’il présidait, à qui il insufflait régulièrement la force de continuer malgré les obstacles et les découragements. Ce n’est pas rien que d’apporter le pain quotidien à 50 ou 70 personnes, ce n’est pas rien que de nourrir tous les dimanches 20 à 50 personnes qui n’ont rien d’autre, ce n’est pas rien que d’alphabétiser quotidiennement 50 à 70 personnes venant de 20 à 30 nations différentes… Jean n’était pas un chef, il travaillait avec les autres ; il se réalisait dans le collectif et il invitait les autres à l’épauler sans dogmatisme ni certitude. Il essayait, il mouillait sa chemise vers un objectif bien défini : la réalisation d’un engagement au service de la cause la plus juste qui soit : la dignité et le droit à la libre circulation de chaque homme sur terre.
Cet engagement, c’est aussi le nôtre, à Itinérance Sud Manche, petite sœur d’Itinérance Cherbourg ; associés à Jean dans le cadre de notre participation au Collectif 50 pour le droit des étrangers, nous perdons un camarade, un ami, un frère. Notre chagrin est immense…
… et notre colère aussi, parce que, malgré nos demandes constantes, l’état n’offre pas aux étrangers demandeurs d’asile, surtout célibataires, l’hébergement auquel ils peuvent prétendre selon les textes officiels, parce que l’état réduit la prise en charge médicale de ces mêmes personnes et en particulier ne les suit pas suffisamment dans leurs souffrances mentales découlant souvent des traumatismes qui les ont conduits à quitter leur pays et à chercher refuge ailleurs.
Pour l’instant, notre chagrin l’emporte encore sur la colère, mais le combat continue ! »