Malgré le contexte sanitaire difficile, nous avons décidé de maintenir le traditionnel marché au mimosa d’Itinérance Sud Manche et de percer la froidure hivernale et sociale par une rencontre colorée et annonciatrice de jours plus ensoleillés.
Le marché au Mimosa aura lieu Samedi 20 Février de 9h à 13h, Rue des Chapeliers, près de la Place Saint Gervais à Avranches.
Venez nombreux nous rencontrer en solidarité avec nos amis du monde entier.
Un hommage musical de Martine Lavalette, présidente d’Itinérance Sud Manche:
« Classique: Les basses obstinées »
Et de Marie-Claire Evariste, secrétaire d’ISM et ancienne bénévole d’Itinérance Cherbourg:
« Nous avons appris dans la journée de Mardi 12 Mai 2020 la mort bouleversante de Jean Dussine, président d’Itinérance, association de Cherbourg qui œuvre depuis plusieurs années pour la prise en charge juridique, sociale et culturelle des déboutés de la demande d’asile à Cherbourg. Jean a été assassiné dans son sommeil par un jeune Afghan de 20 ans, qui s’est introduit chez lui et l’a violemment frappé avec une barre de fer. Une enquête déterminera les motivations de cet individu. Jean est mort immédiatement.
Entré en 2015 à Itinérance, il en a pris la présidence en Mars 2016 et a travaillé à construire une « relation pacifiée », selon Benoît Arrivé, maire de Cherbourg- en- Cotentin, entre la mairie et les exilés sur l’agglomération Cher bourgeoise. Cette disponibilité auprès des exilés, c’était sa vie, il était leur « père », il les appelait « mes gars », ces six à huit exilés aux parcours très divers qu’il hébergeait à plein temps dans sa grande maison, battue par les embruns marins de Bretteville en Saire. Il y a quelques jours encore, il appelait sur son mur Facebook pour un retour déconfiné à la plage, où il initiait des parties de cricket et des balades iodées pour tous ces gars égarés, isolés, bousculés trop jeunes par la vie, la guerre, la violence. Auprès de Jean, ils retrouvaient la stabilité, ils reprenaient espoir, ils croyaient de nouveau en un avenir digne. Tous les jours, été comme hiver, Jean travaillait à la reconnaissance administrative des droits des étrangers désireux de s’installer en France ; pas un jour sans les accompagner à la préfecture de St Lô ou à l’OFII de Caen pour expliquer et traduire leurs demandes , la voiture toujours pleine ; pas un jour sans passer au camp-squat de Cherbourg pour apporter l’eau, le bois, le matériel, pour soigner les pieds, pour soulager les peurs de ces jeunes, parfois âgés de seulement quinze ans, perdus dans la violence de l’accueil que leur donne trop souvent la France, et toujours avec son grand rire, sa gentillesse, sa générosité, son humanité authentique, tellement évidente et inhérente à sa personne. « Monsieur Jean » était la bonté incarnée, la tolérance inconditionnelle, le refuge ultime de l’errance migratoire. « Qui suis-je, moi », disait-il, « pour faire la différence entre telle ou telle personne ? Ce que je vois, c’est un homme fatigué, qui n’a pas à être à la rue parce qu’il a été obligé de fuir son pays… ». Son combat principal, c’était le droit à des conditions de vie dignes, tout simplement, ce que tout être humain revendique légitimement pour lui et ceux qui vivent autour de lui. C’est quelqu’un qui forçait l’admiration, un Abbé Pierre du Nord-Cotentin… Les souvenirs se bousculent à son évocation, les anecdotes sont trop nombreuses, chacun en a à rapporter, oui, je crois qu’on pourrait écrire un livre racontant son action bienfaisante et politique.
C’est évidemment une immense perte pour les migrants du nord-Cotentin, mais aussi pour l’association qu’il présidait, à qui il insufflait régulièrement la force de continuer malgré les obstacles et les découragements. Ce n’est pas rien que d’apporter le pain quotidien à 50 ou 70 personnes, ce n’est pas rien que de nourrir tous les dimanches 20 à 50 personnes qui n’ont rien d’autre, ce n’est pas rien que d’alphabétiser quotidiennement 50 à 70 personnes venant de 20 à 30 nations différentes… Jean n’était pas un chef, il travaillait avec les autres ; il se réalisait dans le collectif et il invitait les autres à l’épauler sans dogmatisme ni certitude. Il essayait, il mouillait sa chemise vers un objectif bien défini : la réalisation d’un engagement au service de la cause la plus juste qui soit : la dignité et le droit à la libre circulation de chaque homme sur terre.
Cet engagement, c’est aussi le nôtre, à Itinérance Sud Manche, petite sœur d’Itinérance Cherbourg ; associés à Jean dans le cadre de notre participation au Collectif 50 pour le droit des étrangers, nous perdons un camarade, un ami, un frère. Notre chagrin est immense…
… et notre colère aussi, parce que, malgré nos demandes constantes, l’état n’offre pas aux étrangers demandeurs d’asile, surtout célibataires, l’hébergement auquel ils peuvent prétendre selon les textes officiels, parce que l’état réduit la prise en charge médicale de ces mêmes personnes et en particulier ne les suit pas suffisamment dans leurs souffrances mentales découlant souvent des traumatismes qui les ont conduits à quitter leur pays et à chercher refuge ailleurs.
Pour l’instant, notre chagrin l’emporte encore sur la colère, mais le combat continue ! »
Le 27 février 2020 à Avranches, l’association Itinérance Sud Manche vous invite à ce concert de qualité à ne pas manquer !
Cette formation sans batteur, à l’instar du trio de Chet Baker dans les années 80, présente un répertoire issu des courants West-Coast et swing, agrémenté d’arrangements originaux dans lesquels chacun des trois instruments est amené à nourrir le contrepoint. L’absence de batterie instaure un climat intimiste sans que le swing soit pour autant oublié.
La soirée aura lieu à la salle Lenoël, 24 place du marché, Avranches. L’entrée et libre et vous aurez aussi l’occasion de faire connaissance avec l’association ISM (Itinerance Sud Manche) et ses actions humanitaires en faveur des demandeurs d’asile, réfugiés et migrants.
« C’est une autorisation que nous avons quatre fois par an », indique Martine Lavallette, présidente d’Itinérance Sud-Manche. L’association d’aide aux migrants était sur le marché d’Avranches, ce samedi 8 février 2020, pour vendre des brins de mimosa. En général cette opération permet de récolter « environ 350 € au profit de l’association pour les commissions logement, juridique et vie sociale ».
Mais cette action sert principalement à« faire connaître l’association et les évènements que nous organisons ». Elle vient en aide aux migrants « pour débrouiller des situations parfois compliquées. Pour ceux qui n’ont pas obtenu l’asile, mais qui ont quand même des droits. »
Et la présidente raconte une des fiertés de l’association : « Cent personnes sont engagées pour donner 5 € par mois pendant deux ans. Grâce à ça, nous pouvons louer un appartement à Avranches. Nous logeons deux mamans et quatre enfants qui sont scolarisés. Nous les logeons en attendant qu’elles trouvent un emploi. »
Le prochain évènement organisé par l’association est un concert de jazz :
« Nous avons une urgence absolue pour une famille avec deux enfants qui n’a plus de solution à partir du samedi 21 décembre. C’est Noël, on ne peut pas les laisser dans la rue ! » s’inquiète Martine Lavalette, présidente de l’association Itinérance Sud Manche …