Sur France Bleu Cotentin, le lundi 20 septembre 2021 à 18:30 – Par Lucie Thuillet, France Bleu Cotentin
« Dans le sud-Manche, un jeune Afghan de 21 ans a vu sa demande de titre de séjour refusée et il a reçu, le 10 septembre, une obligation de quitter le territoire français. Choquée, la fédération départementale de la Ligue des droits de l’homme a écrit une lettre ouverte au préfet de la Manche.
A sa permanence juridique à Avranches, la Ligue des droits de l’homme reçoit actuellement de nombreux Afghans inquiets pour leur sort et celui de leur famille restée au pays.
La fédération départementale de la Ligue des droits de l’Homme y écrit sa « stupeur » face à cette décision de la préfecture de la Manche, au regard de la situation actuelle en Afghanistan, avec le retour au pouvoir des Talibans. Ce jeune Afghan, présent en France depuis 2016, a été « pris en charge par l’aide sociale à l’enfance , a obtenu son CAP, a travaillé régulièrement » et « a des perspectives sérieuses d’emploi », écrit l’association et elle demande au préfet de « réexaminer avec humanité le dossier« . Pour Nicole Launey de la LDH, c’est une décision incompréhensible :
« On a été effaré, ça nous paraît invraisemblable qu’on puisse dire à des Afghans de retourner dans leur pays, actuellement, en pleine contradiction avec le discours du gouvernement qui a fait revenir des gens. Compte tenu de la situation de ce jeune qui n’a jamais posé de problème, on espère que cette position soit revue. »
Cette décision remonte à la mi-juillet avant la prise de pouvoir par les Talibans, indique la préfecture de la Manche qui précise que les ressortissants afghans en situation irrégulière sur le territoire français ne sont pas reconduits en Afghanistan.
Mais ce n’est pas la seule source d’inquiétude pour la Ligue des droits de l’Homme de la Manche car un autre Afghan, cette fois dans le centre-Manche, vient de voir sa demande d’asile refusée par la Cour nationale du droit d’asile. Cette décision est motivée par le fait qu’actuellement, « alors que les talibans contrôlent la quasi-totalité du territoire afghan, la situation prévalant dans ce pays (…) ne peut plus être regardée, à la date de la présente décision, comme une situation de conflit armé caractérisée par une violence aveugle« .
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